Commémoration du massacre d'Oran du 5 juillet 1962 à Périgueux (24)

Participation de notre Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins à la cérémonie au cimetière de Saint Augutre de Périgueux (24) .

Chers compatriotes, chers amis.

Je m’adresse à vous pour la première fois en tant que président de l’amicale. C’est avec honneur que je le fais. Avec honneur aussi que je succède à Georges Bocquel qui a tant œuvré pour la bonne marche de celle-ci.

Nous sommes ici réunis pour commémorer le 5 juillet 1962, massacre de masse des européens d’Algérie, cette date a sonné le glas de l’Algérie Française et sonné le départ de ceux qui croyaient pouvoir rester dans leur pays.

En préambule, il faut dire que 2 gol s’est servi de « l’affaire algérienne » comme d’un marchepied pour accéder au pouvoir. Un pied sur la tête des Pieds-Noirs et l’autre sur la tête des Musulmans fidèles. Il savait qu’il allait livrer les départements Français d’Algérie au F.L.N, il s’est parjuré, lui, l’homme de Londres adulé des Français. N’a-t-il pas dit « Quelle hécatombe connaitrait l’Algérie si nous étions assez lâches pour l’abandonner…

Il faut savoir pour étayer le préambule que dès le 10 octobre 1956 Degol délègue son ancien directeur de cabinet et principal intermédiaire avec Moscou Gaston Palewski, auprès de l’ambassadeur soviétique à Paris, Serge Vinogradov pour lui rapporter que 2gol qui n’est pas encore au pouvoir fait savoir au F.L.N par l’intermédiaire de leurs alliés soviétiques qu’il serait prêt à négocier s’il revenait aux affaires de la France, source, archives soviétiques.

Nous, Pieds Noirs et Musulmans pro Français, Harkis compris, étions déjà abandonnés à notre sort, lâchés par le pouvoir gaulliste et ses serviteurs. La désinformation avait fait son œuvre et la grande majorité des Français de métropole ne nous accordait aucune valeur, nous étions ceux qui n’étaient bons qu’à faire tuer de jeunes soldats du contingent. Ils avaient oublié le sacrifice des soldats de l’armée d’Afrique durant toutes les guerres où ils payèrent le prix fort ; la mémoire est sélective pour certains…

" Que les pieds noirs aillent se réadapter ailleurs " dixit l’ancien maire de Marseille Gaston Deferre.

Nous savions que le FLN était capable des pires atrocités, cela depuis le début de la fin. Mais, celui-ci –le FLN- voulait asseoir son pouvoir à tout prix et en ce jour, le 5 juillet 1962, commença la chasse aux blancs, aux européens, hommes, femmes et enfants furent pourchassés, rassemblés et tués dans les conditions abominables qui dépassent l’entendement sans parler des innombrables disparus Il est préférable de na pas relater leur calvaire tant il est difficile de supporter ces récits.

L’armée Française forte de 12.000 hommes à Oran même et de 6.000 de plus aux environs immédiats avait l’ordre de rester

l’arme aux pieds et de n’intervenir sous aucun prétexte.

Le boucher d’Oran, le général Katz, fidèle serviteur, a tenu bon et a interdit toute intervention de l’armée alors que les accords d’Evian stipulaient qu’elle pouvait et devait porter assistance à ses ressortissants lorsqu’ils étaient en danger. Début 1968, Edmond Michelet et Jacques Chaban-Delmas obtiennent du président De Gaulle que Joseph Katz soit élevé au rang et à l’appellation de général d'armée

Ce jour sombre ainsi que celui du 26 mars 1962 sont marqués à jamais dans notre mémoire comme la date du 12 mai pour les Harkis.

Mais, ce n’étaient que des Pieds Noirs et des Musulmans fidèles, qui en France connait cette tragédie?

Certains et nous les connaissons, comme pour les Harkis, veulent minorer ces chiffres comme si cela allait enlever le sang sur les mains de nos dirigeants de l’époque.

A ce sujet, monsieur René Gehrig, consul général de Suisse à Oran présent dans cette ville jusqu’au 10 juillet, qui a échappé à 3 reprises à la mort en ce 5 juillet, déclare entre autres : « Ils enlevaient ou tuaient sur place, tous les Européens qu'ils rencontraient »

Ces massacres auraient pu être plus importants sans certaines initiatives individuelles, parmi elles, celle d’un officier Français,

le lieutenant Rabah Khelif a osé braver les ordres, il est intervenu avec ses hommes, sauvant ainsi des centaines d’Oranais.

Mis aux arrêts et convoqué par le général Katz, celui-ci lui dit : « Si vous n’étiez pas Arabe, je vous casserais »

Le gouverneur général de l’Algérie jusqu’en 1958, Robert Lacoste, déclare : « 2 gol a fini la guerre d’Algérie comme un charcutier ». Quand verrons-nous un président de la République Française aller se recueillir sur les tombes des martyrs de l’Algérie Française.

Jusqu’à présent, la plupart ont préféré faire allégeance à nos ex ennemis, toujours au pouvoir en Algérie depuis 61 ans.

Il faut aussi dire et peu de personnes, historiens ou autres, s’en font écho mais la ville d’Oran était la seule grande ville d’Algérie où les européens étaient plus nombreux que les Musulmans. Certains villages de pêcheurs alentours n’avaient pas ou peu connus les affres de cette tragédie, les Pieds-Noirs et les Musulmans patrons pêcheurs avaient des employés de toutes origines, tel le port de Béni-Saf et d’autres. Cela explique aussi peut être l’acharnement du F.L.N à terroriser la population pour qu’elle quitte son sol natal.

C’est pour cela qu’il faut continuer à se battre pour que soit reconnu notre abandon ainsi que les drames subis par notre communauté, Pieds Noirs et Harkis confondus et aussi pour l’honneur de nos anciens, même si ce combat semble dérisoire.

C’est en ce sens qu’il faut que nous aidions, dans la mesure de nos moyens, les associations de rapatriés qui œuvrent pour le rétablissement de la vérité.

Merci.

- Durée de la vidéo 7'14" -

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