Communiqué du 22 juin 2023
À la fabrique, cela fait 25 ans que nous
publions des essais, et nous avons été pour le moins
surpris•es d’apprendre que l’un d’eux, publié il y a plus de
3 ans en 2020, était cité comme élément à charge dans le
décret de dissolution des Soulèvements de la Terre (voir en
pj).
Comment saboter un pipeline, écrit par le géographe et universitaire
suédois Andreas Malm, traduit en 8 langues, puise dans
l’héritage de Martin Luther King et des suffragettes est un
succès de librairie : si ce livre présentait le moindre
problème au regard des lois (et non des obsessions de Gérald
Darmanin), il aurait été poursuivi. Ça n’a pas été le
cas.
C’est donc là une attaque détournée contre les
libertés d’expression, de la presse et de l’édition et contre
les lois qui les régissent.
Ce n’est pas la première fois qu’un livre du
catalogue qui n’a fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire
est mobilisé à des fins de répression. Ce fut le cas lors de
l’affaire Tarnac, lorsque l’intégralité du texte de L’insurrection
qui vient a été versée au dossier d’une procédure
antiterroriste comme élément à charge : cela s’est soldé
par un camouflet pour le pouvoir et une relaxe collective
pour les personnes mises en cause.
Voilà donc les nouvelles formes de censure,
d’atteintes aux libertés et de mesures d’intimidation qui
pèsent sur les maisons d’éditions.
Les Soulèvements de la Terre suscitent un débat
d’intérêt général qu’il appartient aux éditeurs et à la
presse de faire vivre. C’est à cette tâche qu’on s’attelle en
menant avec eux un projet de livre. Ce qu’on va faire dans
les années et décennies qui viennent de l’eau, de la terre et
de l’énergie n’est pas une question qu’on peut abandonner aux
technocrates ou à une minorité irresponsable. C’est un enjeu
démocratique de choix de société et bientôt de survie. Un
jour, nous serons tous et toutes des soulèvements de la
terre.
La fabrique éditions
lafabrique.fr