Salut Camarade
La permaculture est à la fois une philosophie et un ensemble
de techniques pratiques.
Tu peux l’appliquer dans tous les domaines, du potager à la
finance en passant par la vie en communauté.
Dans cette lettre je n’aurais pas la prétention de t’expliquer
ce qu’est la permaculture.
Mais seulement de te faire découvrir ses principes appliqués au
potager.
Ne travaille plus
CONTRE la nature mais AVEC la nature !
L’idée
principale derrière la permaculture c'est l'observation de la
nature, la compréhension de ses mécanismes et leur adaptation
dans un nouvel écosystème.
Un potager en permaculture c'est un écosystème artificiel, mais
qui imite le fonctionnement de la nature et respecte la
biodiversité.
En faisant cela, tu ne travailles plus CONTRE la nature,
mais AVEC la nature.
C’est le meilleur moyen d'avoir un potager résilient, productif
et sain.
La permaculture
c’est l’exact opposé de l’agriculture moderne !
Les
engrais chimiques et les pesticides sont remplacés par des
engrais naturels comme le compost.
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La monoculture avec ses lignes droites à l’infini est remplacée
par des associations de plantes différentes qui s'enrichissent
mutuellement.
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Les fruits standardisés, sans goût et gonflés à l’eau, sont
remplacés par des fruits authentiques, chaque variété a son
goût et toutes sont des bombes de nutriments et de vitamines.
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C’est sain pour nous, au lieu de s'empoisonner on se fait du
bien.
Mais surtout, c’est sain pour la planète et c’est notre seul
moyen de cultiver de manière durable, sans détruire nos sols et
mettre en péril la sécurité alimentaire des futures
générations.
Les techniques utilisées en permaculture sont simples, mais les
résultats sont incroyables !
Je ne peux pas tout t’expliquer ici, il me faudrait des heures,
mais voici quelques exemples.
1 - Les fameuses
buttes de permaculture pour cultiver sur les sols difficiles
Peu
importe la qualité de ton sol, en appliquant les principes
de la permaculture tu peux cultiver n’importe où.
En combinant :
- Une couche de
débris végétaux carbonés (comme des branches d’arbres) ;
- Une couche
débris végétaux azotés (comme de la tonte) ;
- Une couche de
compost (je t’en parle juste après) ;
- Une couche de
terre ;
- Une couche de
paillage (je t’en parle aussi juste après).
En
quelques heures, tu crées un sol ultra-fertile qui te
permettra de récolter abondamment, peu importe ton sol de base.
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Cette technique s’appelle une “butte de permaculture”.
Il y a plusieurs variantes possibles en fonction de la qualité
de ton sol, des matériaux que tu as à disposition et des
légumes que tu souhaites y faire pousser…
Surtout, tu peux copier le modèle des buttes en version
hors-sol, sur une terrasse, un toit ou dans une cour, même
pas besoin d’avoir un accès direct au sol !
Mais Valentin t'expliquera tout ça en détail.
2 - Le paillage,
contre l'assèchement des sols et les mauvaises herbes
Cultiver
sur un sol nu, comme le font quasiment tous les agriculteurs,
est une hérésie… Le
soleil et le vent assèchent la terre et les mauvaises herbes
s’en donnent à coeur joie !
Résultat, il faut arroser en permanence et utiliser des
pesticides en quantité…
Si les mauvaises herbes envahissaient chaque rang du potager de
ma mère et qu’elle devait arroser tous les jours, c’est
justement parce que son sol était à nu…
La permaculture propose une technique alternative bien plus
respectueuse de la nature : le paillage.
Le principe du paillage est simple, recouvrir le sol d’une
bonne couche de 10 à 30 cm de végétaux (paille, foin, fougères,
fibres, copeaux de bois…).
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Les avantages du paillage sont très nombreux, il agit notamment
sur :
- L'évaporation, le paillage conserve l’humidité et le
sol nécessite jusqu'à 4 fois moins d’arrosages ;
- Les mauvaises
herbes, le paillage
couvre le sol et empêche au soleil de passer, les herbes
n’ont plus de quoi pousser, résultat presque aucun
désherbage à prévoir ;
- La qualité du
sol, en se
décomposant il attire les vers de terre et fertilise le
sol, donc les plantes ;
- …
Et en
plus c’est très joli :)
Le seul inconvénient, c’est que certains paillages ont tendance
à attirer des “ravageurs” comme les mulots ou les limaces.
Mais pas d'inquiétude, c’est une question de juste dose et Valentin
te relèvera ses techniques naturelles pour lutter contre leur
prolifération.
3 - Associer les
plantes pour les protéger et booster la productivité
La
monoculture a deux très grands désavantages : elle appauvrit
les sols, et elle rend les plantes très vulnérables aux
ravageurs et aux maladies.
La permaculture propose une technique totalement différente, au
lieu de séparer les différentes espèces, on les associe pour
favoriser les interactions bénéfiques.
En plantant plusieurs légumes différents dans le même espace
ils s'entraident en se :
- Protégeant des
ravageurs et des maladies, par exemple une espèce A produit des
odeurs qui repoussent les ravageurs d’une espèce B ;
- Boostant
mutuellement, par exemple
une espèce A rejète dans la terre des nutriments
nécessaires à une espèce B.
Le
meilleur exemple est une triple association qui nous vient des
Mayas, les fameuses 3 sœurs ou “milpa”.
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- Le maïs sert de
tuteur aux haricots.
- Les haricots
produisent de l’azote dont le maïs et les courges
raffolent.
- Les courges
avec leurs larges feuilles créent un paillage naturel qui
protège le sol et le maintient humide.
Par
contre, il faut respecter un calendrier de plantation bien
précis pour que les 3 légumes poussent harmonieusement.
Valentin te montrera comment réussir ton milpa (attention au
rythme de croissance de tes courges) et te donnera ses astuces
pour créer les meilleures associations.
4 - Le compost,
l’engrais naturel pour fertiliser ton sol
Peu
importe la technique, sans apport extérieur, un sol cultivé
s'appauvrit.
L’agriculture moderne utilise en masse des engrais (qui, en
plus d’être nocifs, sont en grande majorité produits avec du
gaz dont le coût est en train d'exploser avec la guerre en
Ukraine…).
La permaculture utilise une technique bien plus saine,
durable et gratuite : le compost !
Le principe est simple, transformer en engrais la biomasse de
ton jardin (tonte, feuilles, branches…) et les végétaux de ta
maison (épluchures, restes de nourriture, fleurs…).
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Mais si le principe est simple, c’est tout un art de trouver le
bon dosage entre les détritus azotés et carbonés et de
maintenir le bon niveau d’humidité.
Et contrairement aux idées reçues, un bon compost ne pue pas ,
tu peux en avoir un sur un balcon ou une cour commune sans
problème.
La révolution… des
techniques ancestrales ?!
La
permaculture a été accueillie comme une révolution, comme
quelque chose de nouveau.
Pourtant beaucoup des techniques utilisées n’ont été que
redécouvertes, elles étaient déjà utilisées par nos ancêtres.
Les associations comme la milpa étaient utilisées par les
Mayas.
Les buttes étaient utilisées dès le Moyen-Âge par les
cultivateurs autrichiens.
Le compost a été utilisé par toutes les civilisations
agricoles.
L’exemple le plus impressionnant vient de la Terra Preta dans
la forêt amazonienne.
Il y a plus de -2600 ans avant J-C un peuple oublié a utilisé
les principes de la permaculture pour transformer le sol
stérile de la forêt amazonienne en une véritable terre
d’abondance.
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A gauche le sol de la forêt amazonienne, à droite un sol de
Terra Preta, travaillé sur les principes de la permaculture il
y a plus de 4000 ans !
Un belle preuve qu’en s’aidant de la nature et en agissant avec
elle, tu obtiens des résultats incroyables.
Demain, je te partagerai deux histoires qui montrent à quel
point les techniques de permaculture sont efficaces, même sur
des surfaces réduites.
Prépare-toi !
Antoine,
Apprendre Préparer Survivre
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Rue Mercerie 12, 1003
Lausanne
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