Viticulture : Bilan 2014 des deux salons bio sur Angers

Les vignerons sont continuellement à la recherche de nouveaux clients professionnels tant sur l’hexagone qu’à l’export. Dans cet esprit, la CAB a co-organisé deux évènements début 2014 : un  stand collectif lors du salon des vins de Loire et le salon « La Levée de la Loire », spécifiquement bio avec l’AIVB-VL. Ces deux salons se sont déroulés sur Angers en même temps.

 

L’organisation ayant modifié l’entrée principale du salon des Vins de Loire, le stand collectif bio a vu son affluence presque doublée par rapport à l’édition 2013. 700 cavistes, restaurateurs, importateurs, distributeurs, journalistes et autres prescripteurs ont dégusté librement les échantillons des vignerons bio. Ce dispositif de libre dégustation est très apprécié par les visiteurs et repris depuis par d’autres stands collectifs (Terra Vitis, Bourgueil…).

 
 

Un stand collectif qui a retrouvé un second souffle

Les vignerons, armés d’un tablier aux couleurs des vins bio du Val de Loire se sont succédés sur l’espace pour répondre aux questions des visiteurs en recherche d’éléments techniques sur les modes de vinification. Comme à chaque millésime, l’ensemble des contacts est enregistré par la CAB et envoyé à l’ensemble des vignerons présentant un de ses vins à la dégustation. Ces nouvelles coordonnées viennent enrichir une base de données qui sert à envoyer les prochaines invitations pour les autres salons vinicoles co-organisés par la CAB. Chaque visiteur s’est vu transmettre un message de remerciement pour son passage sur le stand collectif au titre des vignerons Bio du Val de Loire.

 

Reconnaissance de la Levée de la Loire

En complément de notre stand collectif, la CAB en lien avec l’association interprofessionnelle des Vins Bio du Val de Loire (AIVB-VL) a organisé la troisième édition de la Levée de la Loire. Au cœur du quartier de la Doutre à Angers, dans la superbe salle des Greniers Saint-Jean, 101 vignerons du Val de Loire ont fait découvrir leur gamme de vins bio à plus de 500 professionnels de la filière. On notera cette année une progression de 20% du nombre global de visiteurs mais également du nombre d’importateurs et de cavistes. Les critiques des professionnels sont de plus en plus encourageantes et positives à l’égard du salon. Ces derniers, français comme étrangers ont affirmé le professionnalisme de ce salon au travers de la qualité des vins, de l’organisation générale du salon et une ambiance de travail plus reposante comparativement à d’autres évènements similaires. Ces éléments ont été également exprimés par les exposants. Les vignerons ont souligné à nouveau la qualité des visiteurs et l’intérêt commercial qu’ils portent aux vins bio du Val de Loire. Plus de 20% des vignerons a enregistré une ou plusieurs commandes sur le salon. La CAB et l’AIVB-VL se félicitent de ces premiers résultats et envisagent d’ores et déjà une nouvelle édition en 2015.

 

Quel visage pour 2015 ?

Toujours dans une approche coopérative et collective, les vignerons ont exprimé leurs remarques sur les deux salons au travers d’une enquête internet. 40 % des exposants ont répondu à ce questionnaire. Avec l’analyse de ces résultats et les projets d’autres salons « off », des premières discussions sont en cours avec le parc des expositions d’Angers autour d’un projet de rapprochement géographique du salon des vins de Loire. Pour rappel, la CAB et l’AIVB-VL ont lancé des négociations avec les organisateurs du Salon des Vins de Loire pour donner une place plus importante aux vins bio. La CAB et l’AIVB-VL vont continuer la réflexion pour pouvoir définir d’ici fin juin le visage des salons de vins bio à Angers en 2015.

 

Sébastien BONDUAU (CAB) - avril 2014


Viticulture : point sur une filière qui s’organise en Val de Loire

La viticulture bio continue de progresser en Pays de la Loire avec 23 % de surfaces viticoles en bio. Ces nouveaux vignerons imposent à la filière de s'organiser pour construire des débouchés solides et un appui technique sérieux, surtout face à un millésime 2012 très décevant.

Fin 2011, 4 692 vignerons cultivaient 61 055 hectares de vigne, soit 7,4% du vignoble national. Le dynamisme des conversions, engagé depuis 2009, a donc poursuivi son élan en 2011 : les chiffres livrés par l'Agence Bio le démontrent. Ainsi, l'augmentation des surfaces par rapport à 2010 est de 21% et les surfaces viticoles ont presque triplé en quatre ans. Conséquence logique, les surfaces en conversions sont supérieures aux surfaces bio : fin 2011, 28 662 hectares sont en bio et 32 393 hectares en conversion. Loin devant les autres régions, les régions Languedoc-Roussillon (19 907ha), l'Aquitaine (9 498ha) et la Provence-Alpes- Côte-d'Azur (13 788ha) représentent 70 % de la surface bio nationale. Cette dernière région est désormais la région où la part du vignoble régional est la plus importante, atteignant 14,6% avec une hausse de surfaces de 23% par rapport à 2010.  

Quel visage pour 2012 ?
On a constaté sur l'ensemble des régions viticoles un net ralentissement des conversions dès 2012. Les causes sont multiples : la crise, les incertitudes liées aux futures aides européennes... Il ne faut pas oublier que des volumes très importants de vins bio vont être mis sur le marché et que tous les opérateurs de la filière se questionnent sur la valorisation en bio et surtout si cela ne va pas déstabiliser les prix actuels.  

Un millésime 2012 très difficile en Val de Loire
Les vignerons des Pays de la Loire ont constaté une baisse des rendements 2012 allant de 30 à 100 % selon les vignobles à cause d'une pression mildiou assez forte et des conditions climatiques très difficiles (gel, pluie...) handicapant fortement la floraison. Néanmoins, la qualité des vins est excellente en Loire-Atlantique et assez bonne en Maine-et-Loire. Sur le volet commercialisation, les vignerons et les metteurs en marché s'accordent pour affirmer que le marché apporte peu de visibilité depuis le début de l'année, léger essoufflement même chez les clients fidèles, que les ventes chez les distributeurs spécialisés sont en légère baisse, que les centrales d'achat de la grande distribution accentuent une demande de prix bas et que le Val de Loire est peu référencé dans les rayons des hypers et supermarchés. En terme d'export, il existe un réel potentiel de développement vers l'Asie mais ce marché est très compliqué à atteindre. Les marchés nordiques sont de plus en plus exigeants, mais le marché nord américain se porte bien. Toutes ces observations sont pondérées car la situation est différente d'un vigneron à l'autre.  

Quelles perceptives de développement ?
L'augmentation prochaine des volumes de vin biologique sur le marché et la crise économique qui perdure posent tout de même des questions. Quel est l'avenir du vin biologique en terme de prix sur les marchés nationaux ? Les exploitations en cours de conversion trouveront-elles facilement des nouveaux marchés pour s'implanter ? La filière dans son ensemble devra répondre à ces interrogations et permettre ainsi un bon développement sur le long terme de la viticulture biologique. Bio Centre a mené une étude en 2012 en partenariat avec VetAgro Sup. Le défi principal de la filière demeure la commercialisation du vin biologique déjà présent sur les marchés, mais surtout prévoir, de façon commerciale et publicitaire, la forte augmentation des volumes dans les années à venir. En effet, même si l'aspect technique reste en constante évolution et que des expérimentations restent indispensables aussi bien en viticulture qu'en oenologie, l'étude conclut sur le fait que les points clés résident principalement dans la commercialisation du vin, l'aide à l'emploi et à la communication autour de ce produit.  

Par ailleurs, une étude menée au niveau national par Interloire sur les vins blancs de Loire avance une augmentation de la consommation des vins à plus de 5 euros en Grande distribution, une augmentation des ventes de Bag in Box, un parc de cavistes qui grandit, une augmentation de la vente au domaine, les vins au verre sont de plus en plus proposés en restauration et une attente du consommateur vers des vins de qualité sortant des sentiers battus.   Une autre étude menée par Sud Vin Bio et CHD Expert auprès de la restauration haut de gamme,  souligne un avenir encourageant par une volonté de cette clientèle à proposer davantage de vins bio à leur carte. Une autre étude menée par Sud Vin Bio auprès de la Grande distribution démontre un manque cruel de référencement des vins bio du Val de Loire. Conscient de l'ensemble de ces éléments conjoncturels, économiques et sociologiques, le réseau Bio s'associera dès 2013 avec l'AIVB-VL afin d'apporter des réponses aux problématiques identifiées et aux attentes exprimées par les vignerons.   

Sébastien BONDUAU (CAB) - Février 2013 


Dernière mise à jour le 28/04/2014

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