Cette toute petite ferme réussit le pari de nourrir 140 familles en bio

Jean-Martin Fortier et son fils devant une rangée de culture.
Cette micro-ferme réussit le pari de nourrir 140 familles en bio

La question de nourrir la terre avec des produits bio reste contestée dans le monde. Un couple vient contrebalancer cette idée. Installé sur une micro-ferme d’1,5 ha, ils fournissent  de quoi nourrir chaque semaine 140 familles autour de Montréal.

 

Jean-Martin Fortier et Maude-Hélène Desroches se sont lancés le défi de vivre leur rêve. Celui de fonder une famille, vivre au plus près de la nature, la respecter et en faire bénéficier les autres autour d’eux. Ils ont monté une ferme à petite échelle et montrent comment produire beaucoup et biologique. Basé à Saint-Armand, au Québec, la moitié de leur production est distribuée auprès de ménages par le biais des circuits courts.

 

Le goût de la simplicité

 

Pour commencer, le couple a vécu des expériences en qualité de woofers. Au travers du réseau World Wide Opportunities on Organic Farms, ils se sont portés volontaires pour des travaux à la ferme en échange du gîte et du couvert. Ils ont fini par élire domicile à côté de Montréal. Et se sont surtout lancé sur un projet d’agriculture biologique avec comme maxime “faire au plus simple”. Au tipi du départ a succédé une micor-ferme d’1,5 ha.


Inspirés des principes de la permaculture, Jean-Martin et Maude-Hélène s’en sont détachés pour aboutir à un système de production original. Leurs idées sont rassemblées dans l’ouvrage du maraîcher-cultivateur “Le Jardinier Maraîcher”. Ce manuel  dédié à l’agriculture sur de petites surfaces est sorti en 2011. 40000 exemplaires ont été vendus à travers le monde.

 

© Myceliumlab

 

On resserre les rangs

Jean-Martin Fortier a misé sur une production sans tracteur traditionnel. Il a plutôt opté pour un véhicule tractable à la main, pour travailler la terre avec un deux roues. De nombreuses pièces sont ré-ajustables ou détachables. Grâce à cet outil, la culture en rang est resserrée et laisse moins d’espaces pour plantes invasives. Ce choix permet de décupler la rentabilité de la culture. Le coût du matériel est réduit et la terre est cultivée sans espaces perdus.

Pour favoriser sa production le maraîcher soigne la terre en ajoutant du compost et de la matière organique pour enrichir le sol. Autre principe indispensable pour produire bio efficacement : la rotation des cultures afin de ne pas apauvrir les sols.

À la ferme, Jean-Martin a installé une serre ainsi qu’un système d’irrigation et stocke ses productions dans une chambre froide.

 

Esprit communautariste

 

Pour expliquer sa démarche, le jardinier maraîcher se définit comme « connecté à la terre et à la nourriture produite »Près de la moitié de sa production est destinées aux paniers distribués via le réseau nommé Community-supported agriculture (comprendre agriculture soutenue par la communauté), qui soutient les fermes locales. Ce système de circuits courts où se retrouvent en direct consommateurs et producteurs assure 46% de ses ventes. Un bon moyen de partager les risques et de préparer les semences selon la demande. Le couple se rend également sur les marchés de juin à octobre. 44% de leurs produits y sont vendus et le restant est distribué aux restaurants avoisinants et commerces de proximité.

 

La méthode de productions biologiques de Jean-Martin Fourtier pourrait soutenir le développement de cultures agricoles autour voire au sein des villes, comme sur Paris, comme le confie le producteur au journal Métro : « L’essence de mon propos est d’apprendre à travailler la terre sur des espaces restreints. C’est donc tout à fait approprié pour l’agriculture urbaine.»

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