La répétition d’une même plante au même endroit épuise le sol et propage facilement ravageurs et maladies. Différentes techniques de rotation et d’association de cultures permettent de bien nourrir les plantes et de perturber le cycle de développement des bioagresseurs.

La rotation des cultures au potager

Cultiver continuellement des plantes de la même famille au même endroit appauvrit le sol et augmente les risques d'infestation. Pour éviter cela, on pratique au potager une rotation des cultures, c'est-à-dire une alternance de différentes cultures sur une même parcelle.

En effet, parasites et maladies sont souvent spécifiques à un type de plante. En changeant de famille, on va pouvoir interrompre le cycle de développement des parasites.

Malgré la rotation, dans les petits jardins (moins de 300 m²), le déplacement des ennemis est facile, essayez donc de ne pas cultiver tous les ans les mêmes plantes, même si leur répartition varie.

Sur un terrain vierge, auparavant couvert d’herbe, certaines cultures, par exemple la pomme de terre, permettent en première année de bien nettoyer le sol, avant d’implanter d’autres cultures.

La rotation des cultures se fait sur un minimum de trois ans et quatre si l’on intercale un engrais vert :

• Année 1 : légumes FEUILLES (épinard, salade, …)
• Année 2 : légumes RACINES (carotte, navet, radis, pomme de terre …)
• Année 3 : engrais vert (phacélie, moutarde, luzerne, vesce…) ou légumineuses (haricots, pois, fèves...)
• Année 4 : légumes FRUITS (tomate, courgette, aubergine, potiron …) et légumes BULBES (ail, oignon, échalotte …)

Un exemple de planification des cultures sur 4 années (source : SNHF, Jardiner avec bon sens, 2010).

Réduire les périodes de sol nu

Lors de la planification de la rotation, il est important de limiter les périodes où le sol est nu pour plusieurs raisons :

• Une culture ou un engrais vert limite la fuite des nitrates en automne (lorsque les pluies arrivent après la relative sécheresse d'été) ;

• Couvrir le sol avec une culture ou un paillage (feuilles mortes, tapis biodégradable…) empêche le développement des plantes indésirables ;

• Les cultures favorisent la vie biologique du sol, à défaut d’une culture, un apport de matière organique permet de nourrir les organismes du sol ;

• Les plantes stabilisent le sol et permettent ainsi d’éviter l'érosion (due notamment à la pente et au vent) ;

• Les parties de la culture non consommées et les engrais verts enrichissent le sol en matières organiques (et en azote dans le cas des légumineuses) lorsqu’ils sont décomposés, ce qui est favorable aux cultures suivantes.