De:                                   Dominique JEANNOT [aspro.pnpp@gmail.com]

Envoyé:                           lundi 16 février 2015 10:14

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Objet:                              AGRO ECOLOGIE : Grand objectif, triste réalité.Chronique de Patricia Beucher (RTL 31 jan 2015)

 

 

Patricia Beucher

https://savoirspartages.wordpress.com/category/agroecologie/   

 

Un petit vinaigre pour la route? Pour l’agroécologie, on n’est pas rendus comme on dit dans l’ouest!

Ce 30 janvier 2015 Stéphane Le Foll annonce un nouveau plan de réduction des pesticides et un cap résolu vers l’agro écologie. C’est formidable, samedi 31 Janvier, à 14h,  salle Blanqui, rue Longequeue à Limoges, l’ASPRO-PNPP organise un débat Pesticides, impact sur la santé et l’environnement.

 

Moins réjouissant: annoncer une réduction des pesticides, de 50%… d’ici 10 ans est une parole en l’air.

On connaît l’échec du Grenelle en la matière, et cette bonne résolution est reprise terme pour terme. Or, alors que la concentration des nouvelles formules permet de réduire les quantités, leur usage continue d’augmenter.

On connaît moins la réticence française à mettre en œuvre la réglementation européenne en matière d’alternatives aux pesticides.

Alors que tous les pays de l’Union (et la Suisse) disposent de copieuses listes de produits convenant à l’agriculture biologique, la France persiste à considérer des aliments – comme le lait, le vinaigre, l’ail- et des médicaments de la pharmacie familiale comme l’argile ou le permanganate de potassium, comme des pesticides. Ironie de l’affaire, tous les jours des fruits et légumes bio cultivés à l’aide de ces produits sont commercialisés sur le marché français. Une belle distorsion de concurrence, pourtant sanctionnée dans les Traités.

L’huile et le vinaigre: oui dans les assiettes, non dans les champs!

Aux réticences d’une administration qui d’ailleurs s’en vante, s’ajoute une confusion des institutions en pleines proclamations écolo. Ainsi ce communiqué de presse annonçant le 15 janvier 2015, que dis-je, claironnant, que la Ville de Paris allait déposer une demande d’homologation au Ministère de l’agriculture pour que ses jardiniers puissent nettoyer leurs outils avec du vinaigre.

Soit une plaisanterie à 700 000 euros (le tarif d’une homologation – pour un seul usage, pour deux, c’est plus cher!). C’est d’autant plus confondant, que la  loi d’avenir agricole votée le 24 juillet 2014, prévoit expressément que pour le vinaigre, l’huile, l’ail et autres aliments ou produits de soins en vente libre, pas d’homologation, car ce ne sont pas des « produits phytosanitaires ». 

Les plus impatients notent que cette loi cadre doublonne quelque peu avec sa précédente édition de 2006, qui avait le bonheur rare d’être en avance à l’époque sur le règlement européen entré en vigueur en juin 2011. La raison: les discussions sur l’art et la manière d’annoncer au cultivateur que oui, il a le droit de pulvériser du vinaigre ou de l’huile sur ses salades, avant qu’elles ne parviennent dans votre assiette, patinent. Depuis 8 ans donc.

Aux dernières nouvelles, oui on pourrait vendre ces produits au rayon agricole moyennant une simple autorisation administrative, mais à une condition: il ne faudrait pas écrire  pour quoi faire…

Parallèlement une transnationale a fait homologuer  l’huile de colza qu’elle sert en anti-pucerons pour 7-8 fois le prix de l’épicerie.

Pendant ce temps-là, l’agriculture bio, qui affiche 17% de progression pour l’année 2013, se débrouille comme elle peut…C’est vrai que nous n’avons nul besoin de l’encourager en ces temps de croissance éblouissante. Mais il y a mieux.

Le neem? Oui au shampoing, non au pulvérisateur

Vous avez le droit d’en mettre sur la tête de vos enfants, car le neem tue les poux, mais sur les pucerons, pas question! La France madame s’y oppose de toutes les forces de son administration, qui est puissante! Le shampoing oui, l’agriculture non! La raison: les produits de soins sont réglementés dans une catégorie différente des intrants agricoles.  Au rayon vétérinaire une très populaire anti-puce à chats-chiens poursuit quant à lui sa fulgurante carrière alors qu’il est composé d’un produit retiré du marché à cause de sa très longue persistance dans le sol. Naturellement les petites mains qui caressent le chat et  coussins du salon ne sont pas concernées.

L’ortie? Le seul « biostimulant » autorisé…

…avec une recette inutilisable! Fabriquer une infusion à la dose habituelle, 10 g de feuilles sèches pour 1/2 d’eau bouillante est beaucoup plus efficace et on peut le vérifier à l’œil nu. Les vaporisations bimensuelles d’infusion d’ortie stimulent toutes les plantes qui passent l’hiver à la maison. Si vous n’en avez pas stocké,  vous pouvez en récupérer une poignée dans la nature et en préparer une petite théière. L’ortie, c’est permis. Mais ça, c’est parce que certains ont fait un raffut d’enfer quand un as du marketing un brin retardataire (le pauvre il n’avait pas compris que le « consommateur » commençait à en avoir assez des pesticides!) a tenté d’imposer cette ânerie.

Pour en savoir plus: www.aspro-pnpp.org  Le site de l’association, ASPRO. Elle se bat pour l’application en France d’un catalogue d’alternatives aux pesticides sur la base d’une enquête  nationale auprès de praticiens (il y en a qui savent résister autant que les pucerons et qui font d’intéressantes trouvailles!). Des solutions bio existent aussi pour l’Afrique, un chercheur sénégalais travaille actuellement sur deux plantes prometteuses avec l’université de Gembloux (Belgique

Bas du formulaire

), pour en savoir plus http://news.gembloux.ulg.ac.be/des-plantes-insecticides-pour-proteger-les-recoltes/

Vous utilisez un produit non toxique avec succès, vous menez une expérience bien encadrée, merci de la partager! En m’écrivant à patricia.beucher@rtl.fr

 

 

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Association pour la reconnaissance
des alternatives aux pesticides
"ASPRO PNPP"
19 Montbreger
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Tel : 05 55 41 68 81 ou 05 53 05 28 44
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